Médée ou le remaniement du droit, une résistante face à l’avènement du patriarcat grec

Un mythe grec fondateur, analysé par Agnès Echène, universitaire, chercheuse en anthropologie culturelle.

Médée quitte son pays avec perte et fracas, follement éprise de Jason, elle l’accompagne dans l’équipée des Argonautes, Médée traverse les mers, essuie des tempêtes, participe à des cérémonies chamaniques, Médée règne sur un pays heureux et prospère … jusqu’au drame.

La Grèce a gardé la mémoire d’un basculement juridique d’une ampleur considérable. La tragédie grecque s’en fait l’écho, notamment à travers les grandes figures féminines qui la dominent : Clytemnestre, Antigone, Médée notamment. On examine ici l’aventure de Médée, non seulement à travers la tragédie d’Euripide mais à travers maintes autres versions. On analyse ainsi son rapport avec ses parents et sa fratrie, le rôle de l’amour dans son parcours (avec le magnifique Jason, chef des Argonautes et héros de la Quête de la Toison d’Or gardée par le père de Médée), le sens des meurtres commis contre son frère, sa « rivale », ses enfants, sa relation au pouvoir, le sens du mariage dans une telle société, etc.

Les archéologues ont mis au jour des sociétés dont l’originalité nous stupéfie. Éclairées par les mille notations des textes conservés, ces trouvailles archéologiques permettent d’approfondir la connaissance de ces sociétés. Par ailleurs, l’anthropologie a porté à notre connaissance l’existence de sociétés présentant des caractéristiques comparables à celles que révèlent l’archéologie et la mythologie. C’est à partir de ce foisonnement aussi éblouissant que perturbant qu’est né le texte « Médée ou le remaniement du droit » :