Friedrich Engels : étude sur l’évolution de la famille, de la propriété et du pouvoir

Friedrich Engels (1820 – 1895) est un philosophe allemand qui publia en 1884 L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’état. Dans son ouvrage, Engels démontre les liens systématiques entre systèmes de parenté, de propriété, et de pouvoir politique. Il rend compte de l’organisation de la société gentilice, matriarcale et collectiviste, dépourvue d’état et de propriété privée, dotée d’une économie commune et dans laquelle il ne peut y avoir de pauvreté ou d’esclavage.

La grande défaite historique du sexe féminin

S’inspirant de l’anthropologue évolutionniste Lewis Henry Morgan, Engels définit ainsi une origine historique à l’oppression des femmes : il fait coïncider l’apparition de la propriété privée avec la fin d’une période historique où le droit maternel et la filiation en ligne féminine auraient réglé les modalités de l’héritage. Avec l’instauration du système patriarcal et du mariage monogamique qui marquent « la grande défaite historique du sexe féminin », les femmes sont victimes d’une double oppression : assignées aux seules fonctions reproductives, elles sont maintenues par leurs maris hors du champ productif et de la vie publique ; quand elles accèdent au marché du travail, elles subissent, comme les autres travailleurs, les effets néfastes du mode de production capitaliste.

Sur les bases de Lewis Henry Morgan (1818 – 1881)

Description de cette image, également commentée ci-aprèsMorgan fut le fondateur de l’anthropologie. Il vécut parmi les Indiens iroquois et décrivit leur vie sociale et culturelle. Il s’intéresse à l’anthropologie lorsqu’il rencontre un Indien Senca dans un club littéraire. Adopté par le clan Faucon à l’issue de son enquête sur la « ligue des Iroquois », il publie ensuite un essai sur le Gouvernement constitutionnel de six nations indiennes. Puis il tente une étude des systèmes de parenté à l’échelle de la planète, à l’aide d’un questionnaire envoyé dans les différentes ambassades, colonies, et missions évangéliques. Il en publie les résultats dans Systems of Consanguinity and Affinity of the Human Family (1871).

Pour la première fois, une analyse scientifique de la parenté, une étude d’anthropologie sociale voyait le jour. C’est dans cette œuvre que Morgan entreprit dans Ancient society (1877), de comparer les institutions sociales de l’antiquité occidentale classique et celles des peuples primitifs contemporains, cherchant en celles-ci la clef de l’intelligibilité de celles-là.

Car « finalement, grâce à la découverte décisive de Morgan, qui a révélé la nature véritable de la gens et sa place dans la peuplade, la structure intérieure de cette société communiste primitive a été mise à nu dans sa forme typique. Avec la dissolution de ces communautés primitives, la société commence à se diviser en classes distinctes, et finalement antagonistes. » (Ibid.) Les rapports de production n’acquièrent donc une importance dominante (et finalement écrasante) dans l’infrastructure sociale qu’avec l’entrée dans l’histoire au sens strict, définie comme l’âge de l’écriture.

L’idéal de la société gentilice de droit maternel

Ainsi il écrivit sur la société Iroquoise : « Quelle admirable constitution que cette organisation gentilice! Sans soldats, gendarmes ni policiers, sans noblesse, sans rois ni gouverneurs, sans préfets ni juges, sans prisons, sans procès, tout va son train régulier. Toutes les querelles et toutes les disputes sont tranchées par la collectivité de ceux que cela concerne, la gens ou la tribu, ou les différentes gentes entre elles (…). L’économie domestique est commune et communiste dans une série de familles, le sol est propriété de la tribu, seuls les petits jardins sont assignés provisoirement aux ménages, – on n’a quand même nul besoin de notre appareil administratif, vaste et compliqué. Les intéressés décident et, dans la plupart des cas, un usage séculaire a tout réglé préalablement. Il ne peut y avoir de pauvres et de nécessiteux – l’économie domestique communiste et la gens connaissent leurs obligations envers les vieillards, les malades, les invalides de guerre. Tous sont égaux et libres – y compris les femmes. Il n’y a pas encore place pour des esclaves, pas plus qu’en général pour l’asservissement de tribus étrangères. Quand les Iroquois, vers 1651, eurent vaincu les Ériés et la « Nation neutre », ils leur offrirent d’entrer avec des droits égaux dans la confédération; c’est seulement quand les vaincus s’y refusèrent qu’ils furent chassés de leur territoire. Et quels hommes, quelles femmes produit une pareille société, tous les Blancs qui connurent des Indiens non corrompus en témoignent par leur admiration pour la dignité personnelle, la droiture, la force de caractère et la vaillance de ces barbares. »

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La libre association pour abolir l’état

Lire La fin de l’Histoire et de l’Etat (Engels) : barbarie et libre association pour sauver la civilisation

« La production se mouvait dans les limites les plus étroites; mais … les producteurs étaient maîtres de leur propre produit. Tel était l’immense avantage de la production barbare; il se perdit avec l’avènement de la civilisation; la tâche des générations prochaines sera de le reconquérir, mais sur la base de la puissante maîtrise obtenue aujourd’hui par l’homme sur la nature et de la libre association, possible de nos jours. »Friedrich Engels – L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État – Genèse de l’État athénien.

« La société, qui réorganisera la production sur la base d’une association libre et égalitaire des producteurs, reléguera toute la machine de l’État là où sera dorénavant sa place: au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze. »Friedrich Engels – L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État – Barbarie & Civilisation

La barbarie pour sauver la civilisation

« Mais quel était donc le mystérieux sortilège grâce auquel les Germains insufflèrent à l’Europe agonisante une nouvelle force vitale ? Serait-ce une vertu miraculeuse, inhérente à la peuplade germanique, comme nous le content nos historiens chauvins ? Point du tout. Les Germains étaient, surtout à cette époque, une souche aryenne fort douée et en pleine évolution vivante. Mais ce ne sont pas leurs qualités nationales spécifiques qui ont rajeuni l’Europe, mais simplement … leur barbarie, leur organisation gentilice.

Leur valeur et leur bravoure personnelles, leur esprit de liberté et leur instinct démocratique qui voyait dans toutes les affaires publiques une affaire personnelle, bref, toutes les qualités qu’avaient perdues les Romains et qui seules étaient capables de modeler, avec le limon du monde romain, des États nouveaux et de faire grandir des nationalités nouvelles – qu’était-ce donc, sinon les traits caractéristiques du Barbare du stade supérieur fruits de l’organisation gentilice ? S’ils révolutionnèrent la forme antique de la monogamie, s’ils adoucirent la domination de l’homme dans la famille, s’ils donnèrent à la femme une situation plus élevée que n’en avait jamais connu le monde classique, qu’est-ce qui les rendait capables de le faire, sinon leur barbarie, leurs coutumes gentilices, les legs encore vivants de l’époque du droit maternel ?

Tout ce que les Germains inoculèrent au monde romain de force vitale et de ferment vivifiant était barbarie. En fait, seuls des barbares sont capables de rajeunir un monde qui souffre de civilisation agonisante. Et le stade supérieur de la barbarie, vers lequel et dans lequel avaient évolué les Germains avant les grandes invasions, était justement le plus favorable à ce processus. Cela explique tout. » – L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat – Friedrich Engels → La formation de l’État chez les germains.

BEST OFF

Le viol, le premier butin de la conquête

Dans Homère, les jeunes femmes capturées sont livrées au bon caprice sensuel des vainqueurs; chacun à leur tour, dans l’ordre hiérarchique, les chefs choisissent les plus belles; on sait que toute L’Iliade gravite autour d’une querelle entre Achille et Agamemnon, à propos d’une de ces esclaves. Pour chaque héros homérique de quelque importance, on mentionne la jeune captive avec qui il partage sa tente et son lit.

L’épouse, la servante principale

Dans Euripide, la femme est qualifiée d’oikourema, « objet pour l’entretien du ménage » (le mot est neutre) et, mis à part le soin de procréer des enfants, elle n’était pour l’Athénien que la servante principale.

Prostituées et pédophilie homosexuelle

Malgré la séquestration et la surveillance, les (femmes) Grecques trouvaient tout de même assez souvent l’occasion de duper leurs maris. Ceux-ci, qui auraient rougi de montrer de l’amour pour leurs femmes, s’amusaient à toutes sortes d’intrigues amoureuses avec les hétaïres; mais l’avilissement des femmes eut sa revanche dans celui des hommes et les avilit jusqu’à les faire tomber dans la pratique répugnante de la pédérastie et se déshonorer eux-mêmes en déshonorant leurs dieux par le mythe de Ganymède.

La victoire de la propriété privée

La famille patriarcale fut la première forme de famille basée non sur des conditions naturelles, mais sur des conditions économiques à savoir : la victoire de la propriété privée sur la propriété commune primitive et spontanée.

Le fardeau du mariage pour hériter de la propriété individuelle

Souveraineté de l’homme dans la famille et procréation d’enfants qui ne pussent être que de lui et qui étaient destinés à hériter de sa fortune, -tels étaient, proclamés sans détours par les Grecs, les buts exclusifs du mariage conjugal. Au reste, ce mariage leur était un fardeau, un devoir envers les dieux, l’État et leurs propres ancêtres, devoir qu’il leur fallait bien accomplir. [A Athènes, la loi n’imposait pas seulement le mariage, mais aussi l’accomplissement par le mari d’un minimum de ce qu’on appelle les devoirs conjugaux.]

La guerre des sexes

Le mariage conjugal n’entre donc point dans l’histoire comme la réconciliation de l’homme et de la femme, et bien moins encore comme la forme suprême du mariage. Au contraire: il apparaît comme l’assujettissement d’un sexe par l’autre, comme la proclamation d’un conflit des deux sexes, inconnu jusque-là dans toute la préhistoire.

Progresser pour régresser

Le mariage conjugal fut un grand progrès historique, mais en même temps il ouvre, à côté de l’esclavage et de la propriété privée, cette époque qui se prolonge jusqu’à nos jours et dans laquelle chaque progrès est en même temps un pas en arrière relatif, puisque le bien-être et le développement des uns sont obtenus par la souffrance et le refoulement des autres.
NDLR : La propriété individuelle n’a pas besoin de passer par la lignée paternelle, elle peut passer par la lignée maternelle. Le progrès technologique n’a besoin que d’une seule chose : l’assouplissement de la famille. C’est le concept de la Famille Choisie Associative.

Les premières prostituées

Se donner pour de l’argent (prostitution) fut tout d’abord un acte religieux; il se déroulait dans le temple de la déesse de l’Amour et à l’origine l’argent était versé au trésor du temple. Les hiérodules d’Anaïtis en Arménie, d’Aphrodite à Corinthe, tout comme les danseuses sacrées attachées aux temples de l’Inde et qu’on appelle bayadères (ce mot est une corruption du portugais bailadeira, danseuse) furent les premières prostituées.

L’amant, la femme et le cocu

Avec le mariage conjugal apparaissent constamment deux personnages sociaux caractéristiques, qui étaient inconnus jusqu’alors: l’amant régulier de la femme et le cocu. Les hommes avaient remporté la victoire sur les femmes, mais les vaincues se chargèrent généreusement de couronner leurs vainqueurs. A côté du mariage conjugal et de l’hétaïrisme, l’adultère devint une institution sociale inéluctable, – proscrite, sévèrement punie, mais impossible à supprimer. La certitude de la paternité reposa, comme par le passé, tout au plus sur une conviction morale; et pour résoudre l’insoluble contradiction, le Code Napoléon décréta: «Art. 312. L’enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari.

Marx le matricien

Chez les Germains, le passage du droit maternel au droit paternel devait être encore tout récent, car le frère de la mère – le parent mâle gentilice le plus proche selon le droit maternel – comptait presque comme un parent plus rapproché que le père lui-même, ce qui correspond également au point de vue des Indiens américains, chez qui Marx, comme il le disait souvent, avait trouvé la clef qui permet de comprendre nos propres temps primitifs.

L’amour chevaleresque vogue à pleines voiles vers l’adultère

Quand l’amour sexuel apparaît historiquement pour la première fois sous forme de passion, comme une passion qui sied à tout être humain (du moins s’il appartient aux classes dirigeantes), et comme la forme suprême de l’instinct sexuel – ce qui lui donne précisément son caractère spécifique -, cette première forme, l’amour chevaleresque du Moyen Age, n’est point du tout un amour conjugal. Au contraire. Sous sa forme classique, chez les Provençaux, cet amour vogue à pleines voiles vers l’adultère, qu’exaltent ses poètes. La fleur de la poésie amoureuse provençale, ce sont les albas (aubades), en allemand Tagelieder. Ces aubades dépeignent sous des couleurs ardentes comment le chevalier est couché auprès de sa belle – la femme d’un autre -, tandis qu’au dehors guette le veilleur qui l’appellera dès la première lueur de l’aube (alba), afin qu’il puisse encore s’échapper sans être vu; la scène de séparation forme alors le point culminant du poème.

Aucun remède à l’adultère

Si l’Église catholique a aboli le divorce, c’est uniquement, sans doute, parce qu’elle a reconnu qu’il n’y a pas plus de remède à l’adultère qu’à la mort.

Le ver solitaire, champion de la vertu monogame

Et si la stricte monogamie est le comble de toute vertu, la palme revient au ver solitaire qui possède, dans chacun de ses cinquante à deux cents anneaux ou articles, un appareil sexuel masculin et féminin complet et passe toute son existence à s’accoupler avec lui-même dans chacun de ses segments.

L’épouse, une esclave prostituée

Le mariage est basé sur la situation de classe des partenaires; sous ce rapport-là, il est donc toujours un mariage de convenance. [Dans les deux cas encore, ce mariage de convenance se convertit assez souvent en la plus sordide prostitution – parfois des deux parties, mais beaucoup plus fréquemment de la femme; si celle-ci se distingue de la courtisane ordinaire, c’est seulement parce quelle ne loue pas son corps à la pièce, comme une salariée, mais le vend une fois pour toutes, comme une esclave.

Deux prostitutions valent une vertu

A tous les mariages de convenance s’applique le moi de Fourier:
« De même qu’en grammaire deux négations valent une affirmation, en morale conjugale, deux prostitutions valent une vertu. »

Une industrie publique de nécessité sociale

Dans l’ancienne économie domestique communiste, qui comprenait beaucoup de couples conjugaux (polyandrie et polygynie – ndlr) avec leurs enfants, la direction du ménage, confiée aux femmes, était une industrie publique de nécessité sociale, au même titre que la fourniture des vivres par les hommes. Avec la famille patriarcale, et plus encore avec la famille individuelle monogamique, il en alla tout autrement. La direction du ménage perdit son caractère public. Elle ne concerna plus la société; elle devint un service privé; la femme devint une première servante, elle fut écartée de la participation à la production sociale.

L’homme est le bourgeois, la femme le prolétariat

La famille conjugale moderne (c’est à dire de la fin du XIXe – ndlr)est fondée sur l’esclavage domestique, avoué ou voilé, de la femme, et la société moderne est une masse qui se compose exclusivement de familles conjugales , comme d’autant de molécules. De nos jours, l’homme, dans la grande majorité des cas, doit être le soutien de la famille et doit la nourrir; (…) et ceci lui donne une autorité souveraine qu’aucun privilège juridique n’a besoin d’appuyer. Dans la famille, l’homme est le bourgeois; la femme joue le rôle du Prolétariat.

L’affranchissement de la femme par l’industrie publique

On verra alors que l’affranchissement de la femme a pour condition première la rentrée de tout le sexe féminin dans l’industrie publique et que cette condition exige à son tour la suppression de la famille conjugale en tant qu’unité économique de la société. […] Les moyens de production passant à la propriété commune, la famille conjugale cesse d’être l’unité économique de la société. L’économie domestique privée se transforme en une industrie sociale. L’entretien et l’éducation des enfants deviennent une affaire publique; la société prend également soin de tous les enfants, qu’ils soient légitimes ou naturels. Du même coup, disparaît l’inquiétude des « suites », cause sociale essentielle – tant morale qu’économique – qui empêche une jeune fille de se donner sans réserve à celui qu’elle aime. Et n’est-ce pas une raison suffisante pour que s’établisse peu à peu une plus grande liberté dans les relations sexuelles, et que se forme en même temps une opinion publique moins intransigeante quant à l’honneur des vierges et au déshonneur des femmes ? Enfin, n’avons-nous pas vu que dans le monde moderne monogamie et prostitution sont bien des contraires, mais des contraires inséparables, les deux pôles d’un même état social ? La prostitution peut-elle disparaître sans entraîner avec elle la monogamie dans l’abîme ?

La famille élargie remplace l’État

La famille élargie avec sa communauté de bien devient la société elle même (industrie sociale). Elle appartient donc au domaine public et peut donc se substituer à l’État.

Le mariage est sans amour

Nous trouvons, dans le poème des Nibelungen, que Kriemhild, si elle n’est pas moins amoureuse en secret de Siegfried que Siegfried est amoureux d’elle, répond cependant à Gunther simplement, quand celui-ci lui annonce qu’il l’a promise à un chevalier dont il tait le nom: « Point n’est besoin de me prier; telle que vous l’ordonnez, telle je veux toujours être; celui que vous me donnez pour mari, Seigneur, c’est à lui que je veux me fiancer. » Il ne vient même pas à l’esprit de Kriemhild que son amour puisse somme toute entrer en ligne de compte.

Le mariage est un acte politique

Pour le chevalier ou le baron, tout comme pour le prince lui-même, le mariage est un acte politique, une possibilité d’accroître sa puissance par des alliances nouvelles; c’est l’intérêt de la maison qui doit décider, non les préférences de l’individu. Dans ces conditions, comment l’amour pourrait-il dire le dernier mot sur la conclusion du mariage ?

La vieille génération qui veut disposer de la génération plus jeune

Mais, si le devoir des époux est de s’aimer mutuellement, n’est-ce pas tout aussi bien le devoir des amants que de se marier ensemble et de n’épouser personne d’autre ? Le droit de ceux qui s’aiment n’était-il pas supérieur au droit des père et mère, de la parenté ou de quelque autre courtier ou entremetteur matrimonial traditionnel ? Si le droit de libre examen personnel faisait irruption sans se gêner dans l’Église et la religion, comment pouvait-il faire halte devant l’intolérable prétention de la vieille génération qui voulait disposer du corps, de l’âme, de la fortune, du bonheur et du malheur de la génération plus jeune ?