L’empire Byzantin a-t-il existé? Une cité antique déserte conquise par les Turcs. Et le Moyen Âge?

Si l’empire byzantin chrétien médiéval a bien existé, ce n’est pas avant le 12e siècle, avènement du moyen-âge réel (avènement du gothique et renouveau de la littérature antique). Ce fut alors une civilisation immédiatement issue de l’antiquité, ce qu’attestent les architectures et équipements militaires anachroniques.

Représentation (enfin réaliste ?) de Constantin XI en train d’essayer de repousser les Ottomans par Theophilos Hadjimichail (1932).

Après la chute de Rome, l’empire Byzantin chrétien médiéval aurait survécu pendant plus de 1000 ans, sans laisser ni armes, ni casques, ni croix (sauf les faux intactes des ruines fortifiées de Yoros), ni monnaies fiables (fausses et de piètre qualité), quelques rares poteries mal datées… sans laisser de vestiges archéologiques autres que ceux de l’empire romain antique polythéiste : basilique « Sainte Sophie », arcs de triomphe, fortifications et autres temples dont la construction date d’avant le VIe siècle.

Lire : Révisionnisme récentiste : le patriarcat, une histoire récente inventée par les Jésuites ?

Authentique monnaie grecque : L’Eucratideion (Eucratide I, Bactriane, IIe s. av. J.-C.)

L’empereur Constantin aurait dédié la capitale d’orient à la « Vierge Marie » : Hagia Sophia est la déesse de la sagesse (Mystères d’Isis ?), dont le symbole est le croissant de lune et l’étoile, emblème « marial » de Constantinople, que l’on retrouverait sur les monnaies, les clochers, et les étendards, et qui sera repris par les turcs en 1453. Remarquons que les empereurs byzantins médiévaux sont toujours représentés en armures romaines antiques.

Authentique monnaie byzantine ? Basile II et son beau-père, Nicéphore II, sur un nomisma en or. Xe siècle.

Une cité antique déserte conquise par les Turcs

La chute de Constantinople serait, selon les historiens, causée par les troupes ottomanes conduites par Mehmet II le 29 mai 1453. Pourtant, Gonzales de Clavijo, écrivain espagnol, décédé en 1412, s’étonnait déjà au début du XV° siècle qu’une ville aussi immense pût comporter autant de ruines et Bertrandon de La Broquière qui était à Constantinople en 1433, soit 20 ans avant les ottomans, est consterné de la trouver déserte. La maigre escorte qui accompagnait l’impératrice Marie le peinât également. Il observait véritablement un spectre dans une ambiance surréaliste de fin du monde. La ville semble donc en réalité être en ruine depuis plusieurs décennies et ne compte plus que quelques milliers d’habitants. Lorsque les musulmans pénètrent dans la ville en 1453, l’issue du combat ne peut faire aucun doute : 700 soldats à Constantinople contre 300 000 soldats du Croissant. Ils pénètrent donc dans une cité totalement dévastée.

La chute de Constantinople provoque en outre l’afflux vers l’Italie de moines apportant avec eux des manuscrits qu’ils conservaient depuis l’Antiquité. La redécouverte de ces manuscrits marque le début de la Renaissance.

L’historien byzantin contemporain des faits Georges Sphrantzès a effectué un compte très précis du nombre de Grecs en mesure de porter les armes à la fin du mois de mars 1453. Il l’évalue à 4 773 très exactement, dont la plupart ne sont que de simples moines ou citoyens byzantins en âge de combattre. Ce chiffre est très faible et beaucoup d’hommes ne sont pas des soldats de métier; l’empereur demande à ce que le recensement soit tenu secret afin de ne pas créer un climat de peur et de panique au sein de la ville. À cette date, l’armée byzantine n’est plus que l’ombre d’elle-même et la garnison de Constantinople ne compte que quelques centaines d’hommes.

Mehmet II (15e s.) a-t-il succédé à Attila (5e s.) ?

Tous les 2 d’origine nomade turco-mongole, le 2e a réussi là où le 1er a échoué. Attila fut confronté à Théodose II, dernier empereur qui semble réel, puisqu’il a laissé des vestiges concrets autres que du papier et des monnaies falsifiées : bustes, obélisques, remparts… Hors, c’est à cette époque que Constantinople fut ébranlée pendant plus d’1 siècle par une série de séismes et tsunamis… dont le dernier est celui de 1509, sous l’occupation islamique. On sait que les ottomans conquirent une ville quasi déserte. Ne serait-ce pas à la suite de cette catastrophe planétaire qui mit fin à l’empire romain ? Un chaos mondial qui permit à l’empire romain renaissant d’inventer 1000 ans d’âge d’or chrétien médiéval… En 2004, les archéologues retrouvent le port prétendu médiéval de Constantinople, qui se révélera antique, et balayé par un mystérieux tsunami au VIe siècle.

Lire Archéologie – 5 tsunamis à Constantinople au 6e siècle. La cause de la fin de l’empire romain ?

1000 ans entre Sainte Sophie et la Mosquée Bleue ?

The Blue Mosque and the Hagia SophiaPourquoi 1000 ans séparent la basilique Sainte Sophie (6e s.) et la Mosquée Bleue (16e s.) , qui ont pourtant une architecture et un âge similaires ? Pourquoi ne retrouve-t-on aucune construction semblable entre ces deux périodes ?

Antique ou médiéval ? Où sont les autres palais ?

Le Palais du Porphyrogénète (en grec : τὰ βασίλεια τοῦ Πορφυρογεννήτου) connu en turc sous le nom de Tekfur Sarayı (« Palais du Souverain ») est un ancien palais byzantin du xiiie siècle au nord-ouest de la ville de Constantinople (aujourd’hui Istanbul). C’est aussi le seul palais byzantin à avoir survécu et l’un des rares exemples d’architecture laïque de la fin de l’Empire byzantin à être resté relativement intact.

Des souverains réels ?

A Sainte Sophie, pas de mosaïques avant le 9e siècle : c’est alors une Vierge à l’enfant (la Sainte Sagesse Isis et l’enfant-empereur Sol Invictus ?). Ces mosaïques sont considérées comme une reconstruction des mosaïques du vie siècle qui furent détruites au cours de la période iconoclaste. Pas de mosaïques contemporaines de Constantin et Justinien. Celles-ci dateraient du 10-11e siècle. Les premières mosaïques supposées contemporaines des personnages représentés dateraient du 11e siècle et s’arrêteraient au 13e siècle.

La bonne excuse

La période iconoclaste de l’histoire byzantine, aussi appelée Querelle des Images, s’étend de 723 à 843. Pendant cette centaine d’années, les empereurs byzantins interdirent le culte des icônes et firent détruire systématiquement les images représentant le Christ ou les saints qu’il s’agisse de mosaïques ornant les murs des églises, d’images peintes ou d’enluminures de livres.

Ravenne, des mosaïques antiques ou de la renaissance ?

Ravenne, en Italie, possède l’ensemble de mosaïques conservés datant de cette période le plus impressionnant de tout le domaine byzantin, celles de la capitale Constantinople ayant beaucoup souffert de la crise iconoclaste, les mosaïques de Ravenne nous donnent une idée sur la somptuosité du style qui prévalait dans la première période de l’art byzantin. Ces mosaïques ont valu à la ville de Ravenne d’être inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité établi par l’UNESCO depuis 1996.

Le baptistère des Ariens, à Ravenne (en Italie), aurait été édifié par le roi des Ostrogoths, Théodoric l’Amale au tournant des ve et vie siècles. Le baptistère des Ariens compte parmi les huit monuments ravennates qui figurent sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Il reste très peu du monument originel depuis sa reconstruction en 1543. Certains historiens pensent que les mosaïques d’origine étaient déjà disparues plus de 1000 ans avant la reconstruction par les catholiques.

Une tombe antique ou du 14e siècle ?

Le mausolée de Galla Placidia est un monument de style byzantin construit dans la première moitié du ve siècle à Ravenne en Italie. Ce monument a une notoriété mondiale en raison de ses somptueuses mosaïques, qui sont les plus anciennes conservées dans cette ville et qui marquent la transition entre l’art paléochrétien et l’art byzantin. Le mausolée est l’un des huit sites de Ravenne inscrits aupatrimoine mondial de l’UNESCO en 1996.

La construction du mausolée aurait été décidé par l’impératrice Galla Placidia vers 430. Elle mourut cependant à Rome, le 27 novembre 450 et fut très probablement ensevelie dans la rotonde Sainte-Pétronille attenante à la basilique Saint-Pierre de Rome où est enterrée la famille théodosienne et non dans son mausolée de Ravenne. Cette confusion vient probablement du fait que se trouvent trois importants sarcophages dans le mausolée, longtemps considérés comme la tombe de Galla Placidia, mais en réalité introduits dans le lieu au xive siècle sous le ministère de l’évêque Renaud de Concorregio.

Le code Justinien mystérieusement retrouvé au XIIe siècle

Connu sous son nom latin, le corpus iuris (ou juriscivilis (littéralement, « corpus de droit civil ») est la plus grande compilation du droit romain antique. Le premier volet du corpus date de 529, la seconde version de 534.

La christianisation du droit romain antique

Ce corpus est issu de l’ambition de Justinien Ier, empereur de l’Empire romain d’Orient. Celui-ci souhaitait disposer d’un corpus de droit utile à son empire et fidèle à la tradition romaine. L’œuvre est à mi-chemin entre codification et compilation. Bien qu’ils aient repris les textes classiques, les auteurs ont su adapter des textes d’époques très différentes (théoriquement toute l’histoire romaine !), de la Loi des Douze Tables aux constitutions impériales du Bas-Empire, pour constituer un ensemble cohérent, assez différent du droit romain classique, car accordé au christianisme.

La renaissance du droit romain

Cette œuvre législative prend une importance fondamentale en Occident car c’est sous cette forme reçue de Justinien que l’Occident médiéval, à partir du xiie siècle adopte le droit romain, ancêtre de notre temps. En effet, lors de la renaissance du droit romain au cours du xiie siècle, les compilations de Justinien ont été retrouvées par l’intermédiaire des juristes. On raconte que les compilations seraient sorties des flammes ou que le code aurait été retrouvé dans le mur d’un couvent.

Ci-dessous les recherches de Sylvain Tristan

Pléthon le retour de Platon

Platon et Aristote ont-il vécu au XIV-XVe siècles ? Ou leurs homologues de la Renaissance, Pléthon et Gennade, sont-ils des philosophes byzantins fictifs des XIV-XVe siècles, qu’on aurait copié sur Platon et Aristote de l’antiquité, 1800 ans trop tôt sur la chronologie officielle, aux IV-Ve siècles avant-JC ?

Au Ve siècle av-JC on a Platon qui fonde l’Académie Platonicienne. Au XIVe, on a Gémiste Pléthon qui, nous dit-on, refonde l’Académie Platonicienne. On dit que c’est l’un des plus grands penseurs de son temps, comme Platon, et surtout qu’il rédigea un vaste plan de réformes politiques, comme la République de Platon, ouvrage qui aurait ensuite brûlé, alors que la République de Platon est bien sûr toujours existante.

Plus troublant encore, l’élève de Pléthon est un autre futur grand philosophe, Gennade Scholarios, littéralement « Noble Élève », qui comme Aristote, s’oppose à son maître en devenant le chantre des empiristes. Tout ce beau monde, au début de la Renaissance comme dans l’antiquité, s’exprime évidemment en Grec.

On pourrait dire que, si les noms Pléthon et Platon se ressemblent étrangement, ceux de Gennade Scholarios et Aristote diffèrent, mais en apparence seulement. Car la racine grecque Aristo signifie « Noble », alors que le terme Gennade signifie « Noble » lui aussi, toujours en grec. Ce sont donc des synonymes.

Pourquoi le grec a-t-il si peu évolué depuis l’antiquité ?

La langue grecque a évolué au cours du temps, mais très peu comparé aux autres langues. Pourquoi cette longévité hors-norme ? Est-il possible que le grec soit en fait beaucoup moins ancien qu’on ne le croit ?

  • Selon Margaret Alexiou, professeure émérite de grec à Harvard : « Le grec d’Homère est probablement plus proche du démotique (grec parlé aujourd’hui dans la rue) que le Moyen anglais du XIIe siècle ne l’est de l’anglais parlé moderne. »
  • Selon Wikipédia : « On dit souvent que les changements historiques (du grec) ont été relativement légers comparé à d’autres langues. »

Que peut-on en conclure ?

  • Hypothèse 1 : le fait que le grec soit une langue écrite depuis longtemps a freiné son développement
  • Hypothèse 2 : ceux qu’on considère comme les plus auteurs grecs les plus anciens ont en réalité vécu il a 600-800 ans seulement. L’Antiquité grecque est donc considérablement plus tardive que ce que l’on croit actuellement. Homère n’aurait que 700 ou 800 ans, et non 2800.

Notons que le katharevousa, utilisé dans l’administration et par les lettrés jusqu’aux années 1970 ou 1980 était encore plus proche du grec ancien (par l’usage, par exemple, du datif), que la langue parlée demotiki, où le datif est remplacé par le génitif, ou l’accusatif après une préposition.

Les cités-états antiques ou médiévales ?

Deux extraits d’un livre sur l’histoire de la Grèce, qui relatent la naissance des cités-états grecques :

1) « La période (700 BC) est marquée par le fait que des petites communautés de village deviennent des unités communales plus grandes et donc plus fortes, appelées « poleis » (singulier « polis ») » — Nicholas Doumanis, A History of Greece, 2010, page 13

(entre les deux, à partir du 5e siècle AD : déclin des « poleis »)

2) « A l’âge des Comnènes (v. 1100 AD), l’empire était redevenu un monde de « poleis »  » –Nicholas Doumanis, A History of Greece, 2010, page 129

Une renaissance grecque chrétienne ?

Le mot « Hellènes » semble avoir été introduit au VIIIe siècle av-JC avec les Jeux olympiques. L’usage du terme Hellène se raviva au IXe siècle ap-JC, après que le paganisme eut été complètement éclipsé et qu’il ne fut plus une menace pour le christianisme. Ce regain suivit la même voie que son déclin. Le terme avait glissé d’un nom national pendant l’Antiquité, vers une référence culturelle pendant la période hellénistique, avant d’avoir une signification religieuse au début du christianisme. Avec la disparition du paganisme et le renouveau de l’éducation dans l’Empire byzantin, le terme regagna son sens culturel, et au XIe siècle retrouva son sens antique de « Grec ethnique ». Les Grecs se seraient fait appeler « Hellènes », puis le mot serait devenu désuet, puis il est revenu à la mode 1800 ans après…

Le style romain tardif est il chrétien ?

L’empereur théologien par la Grâce de Dieu

Selon l’histoire de l’Eglise, l’Empereur Constantin est la personnalité qui a lâché du leste en cessant de persécuter les chrétiens et en se convertissant elle-même au christianisme en 312. Il aurait inauguré l’Empire Byzantin en fondant via le christianisme une nouvelle idéologie, celle de l’Empereur par la grâce de Dieu : on parlera d’Empereur théologien. En ce sens, la vraisemblance physique perd de sa pertinence et le portrait devient un moyen de transmettre un message qui serait essentiellement chrétien et détaché de la nature. Au fond, la simplification des lignes et l’idéalisation du dernier Empereur de Rome (le nez aquilin, les lèvres longues et fines, le menton saillant, les cheveux et les sourcils sont incisés dans le marbre, les yeux sont excessivement grands et la pupille est particulièrement marquée au point qu’elle attire le regard) sont à l’avant-garde de ce que sera considéré comme l’art « paléochrétien ».

Un style plébéien décadent

Une manière de figurer longtemps considérée comme décadente car issue de la plèbe, de l’art populaire et qui se détache avec force du naturalisme hellénistique l’ayant précédé. Ce changement ne doit rien au hasard avec l’arrivée au VIème siècle à Rome de fonctionnaire, de sénateurs, voire même d’Empereurs issus de provinces romaines et dont la vision du monde est radicalement différente de ceux qui les ont précédés. En représentant Constantin comme une émanation divine, l’artiste privilégie l’idéalisation des traits du visage en vue de sacraliser l’Empereur.

Lire Qui sont les matriciens ? La plèbe sans père de Rome, révoltés contre les dieux du patriciat usurier

Une peinture oubliée pendant 1000 ans

Les portraits du Fayoum sont une série de plus de 1 000 portraits trouvés à partir de 1888 principalement dans le gouvernorat du Fayoum en Égypte. Ils datent des premiers siècles de notre ère (ier au ive siècle). On y remarque une simplification des plans, une plus grande précision des contours et une intensité fixe du regard, accentuée par des yeux particulièrement grands.